vendredi 2 décembre 2011

Mafate jour 5 – Ilet à Malheur -> Grand Ilet



Cela fait deux jours qu’on accumule un dénivelé négatif, et cela fait deux jours que on attend la remontée avec un mélange d’impatience et de crainte : 1200 km de dénivelé positif par le sentier des scouts. 

La tête de tous les gens à qui on dit ce qu’on va faire n’étant pas pour nous rassurer c’est avec un mental de guerrier partant à la bataille qu’on s’y attaque dès 8 heures du mat'. En fait ça passera tout seul tellement c’est beau et les microclimats stupéfiants.

On commence la montée dans un sentier forestier emplit des deux seuls conifères de l’ile : le sapin créole : le cryptomeria, (voir plus bas pour des infos complémentaires) et le Philoas (comme un sapin avec de longues aiguilles fines pendantes qui ressemblent à des fils à coudre de loin).

On arrive au sommet, puis on longe une crête avec vue sur tout le cirque, qui se transforme en une arrête étroite (« les deux fesses »). Elle donne une vue "bicirqulaire" (haha).  D’un coté le cirque de Salazie (jungle tropicale et verdoyante) et de l’autre Mafate (Alpages et conifères). On voit également au loin la sortie du cirque avec la ville et l’océan. Une bonne partie de la Réunion réunie dans ce panorama. Cette différence de végétation est assez incroyable, le tout séparé par cette mince arrête sur laquelle on fait les pitres 5 minutes pour se reposer. 

Les deux fesses 


 Vue depuis le sentier scout sur le cirque de Salazie

  
paysage


 Passage de cabris

Puis on sort de Mafate et on rentre dans Salazie pour rejoindre notre gite. En 10 minutes l’ambiance à totalement changée : Air humide, sol boueux, végétation de jungle tropicale, dense et touffu, bourré de fougères (arborescente notamment). Le tout dans la brume. Il ne manque que les lianes et c’est l’Amazonie (moins les moustiques et les animaux venimeux).

 
Jungle tropicale et fougère arborescente
On arrive au col des bœufs, point culminant de la rando, en pleine brume. C’est du lourd on se croirait dans la scène d’intro d’un loup garous à Londres. Des jets de brumes compactes jaillissent des reliefs, poussés par les vents.

On amorce notre décente et là aussi la végétation change : Des couleurs vives apparaissent des fleurs et boutons, et le tout devient rapidement une forêt humide du nord de la métropole. On doit suivre une route goudronnée et cela fait presque bizarre. Pourtant cela fait 4 jours à peine qu’on en a plus vu. Ca doit être la nostalgie de quitter Mafate dont la parlait la guide de l’ONF.

On arrive au gite après 5h30 non stop. On a pas mal avoiné car le guide en prévoit 8. On n’est pas peu fier, et bien fatigué.  

Du coup on savoure les fruits ceuillis sur les Orangers d’Arlette Maillot, la propriétaire du gite qui nous invite à en prendre autant qu’on veut. On ne se fait pas prier. 


[,] Note : Les photos ne lui rendent pas justice mais l’école dans la brume semble tout droit sortie de Silent Hill [,]



Le cryptomeria
En 1930 le gouvernement de l’époque décide d’importer des conifères à la Réunion. Pourquoi je ne sais pas.  On opte pour le cryptomeria  une conifère japonais (spéciale dédicace pour LaureJ). En effet tout comme la Réunion le japon est une ile volcanique, il y a des cyclones, la météo est à peu près similaire, cet arbre pousse haut, vite et produit un bois robuste utilisé pour les constructions. Bref sur le papier ça sonne bien. On plante des tonnes sur de grandes surfaces et on s’aperçoit quelques années plus tard que l’arbre ne s’adapte pas (il sera indigène et non pas endémique, c'est-à-dire qu’il est importé mais son ADN ne s’adapte pas). Il sera petit, et cassant et friable. On ne saura jamais pourquoi il ne s’est pas adapté.
Cette anecdote me rappel cette phrase (de Einstein) La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.

1 commentaire:

  1. Sophie debout sur les deux fesses :-) Fallait pas la louper celle-là!! Bon, on vient d'explorer votre blog, je crois qu'il va falloir qu'on vous rejoigne les chouchous ! Ici, à part la pluie et le moral morose des métropolitains, tout va bien :-)On espère qu'il en est de même pour vous. On vous aime et vous embrasse fort. Nanou et Jamal

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