lundi 12 décembre 2011

Excursion dans la cote au vents - Takamaka & Bassins la mer / la paix


TAKAMAKA 

Le Matin on se rend à Takamaka, apparemment c’est un endroit plein de cascades avec un beau point de vue. 

Effectivement on arrive sur un magnifique point de vue donnant sur une chaîne de montagne au bout de laquelle se trouve une sorte de mini cirque formé par une gorge. Le tout bourré de cascades. Plusieurs s’écoulent sur une centaine de mètres. C’est assez saisissant on croirait la montagne vivante. L’ensemble ressemble à un visage de [,] titan. Avec les nuages en guise de cheveux, les cascades en fines mèches de cheveux dégringolant le long des plis géologiques, qui sont autant de rides sur l’immense visage. Les proportions sont respectées et l’effet n’en n’est que plus renforcé. Effectivement, on l’imagine aisément prendre un géant dans le creux de sa main J[,]


 




Bref, on commence la balade malgré l’arrêt préfectoral l’interdisant. Cela ne parait pas dangereux et apparemment c’est comme d’hab, une histoire de gros sous (cela permet de ne pas avoir a entretenir le chemin, et de se décharger de la responsabilité en cas d’accidents).

Le chemin n’offrira pas de point de vue, et on passe sur/sous de nombreuses (petites) cascades en cours de routes, ainsi que plusieurs passages à guets bien chauds et glissants. Sophie, pas très sûr au début, gambade comme un cabris par la suite.


 





 
Après une descente bien abrupte, on arrive au barrage EDF qui génère 25% de l’électricité de l’Ile. Comme on en est au 4ième panneau d’interdiction de continuer, on décide de pas abuser quand même et on remonte.



 BASSINS DE LA MER

L’après midi on enchaîne avec des bassins sauvages : les bassins de la mer de la paix. On arrive sur Une série de bassins qui se succèdent. Je ne m’étale pas jugez vous-même. 




Après hésitation on choisi le chemin pour le bassin de la Mer, dans lequel on peut se baigner. Sinon il y a le bassin de la paix et ses 182 marches aller pour y accéder.

On découvre un nouveau type de végétation façon jungle mais pas comme au col de la fourche. C’est plus vert (presque fluo !) avec des flamboyants.

On arrive sur un point de vue sur le bassin. C’est juste paradisiaque et là aussi je ne vais pas rentrer dans une longue description. Quelques images valent mieux qu’un long discours. 


On ne peut pas y accéder tout de suite il faut nager un peu pour parvenir au bassin. Ainsi on y arrive d’un coup et on n’est pas préparé à la vision qui s’ouvre d’un coup à nous. C’est assez énorme et très fort. On n’oubliera jamais la sensation quand on entre dans ce bassin en nageant. C’est tellement l’image même du mot « paradisiaque » : Un bassin d’eau clair et turquoise avec l’énorme cascade au bout et … une autre cascade qu’on ne voit pas d’en haut. En plus la roche est sculpté en carotte et il y a endroit ou cela forme comme le tronc d’un immense arbre minéral. 

La puissance dégagée par la cascade principale est assez impressionnante. On s’en rapproche et on a  l’intention d’aller la toucher, [,] à ce moment j’ai en tête l’image de Ryu, sous sa cascade  [,]. Mais finalement, quand on s'aperçoit qu'à 10 mètre le contre courant généré nous fait faire du sur place on n'essaiera même pas.

Par contre la seconde, on arrive à passer derrière et à se me mettre dessous. Ca défonce bien et je pense à Ryu encore une fois en me disant que c’est une vrai bête ^^. 

Se baigner là bas c’est réaliser un fantasme. On ressort du bassin comme d’un rêve : Un peu hébété, et enchanté. 



dimanche 11 décembre 2011

Excursion dans la cote au le vent - Grand étang


On part pour ne dizaine de jours à la cote est, dite la "côte au vent".

Ont passent la première moitié dans une ferme pédagogique. L’endroit est très agréable et le propriétaire nous explique son incroyable parcours du combattant pour survivre à une perte de 80% de son activité principale : Le miel (voir en fin de cet article pour plus d’infos).  On y trouve des canards, poules, chevaux, sangliers, vaches,... Et un cocotier si bas qu’on peut cueillir les noix de coco à la main. L’astuce ? A vous de trouver J)
 
L’après midi on visite « Grand étang » le seul lac d’origine volcanique en altitude de la Réunion. Ce dernier quand à lui fait un peu étant (sans l’aspect boueux). Avec ces herbes hautes ressemblant à des rizières on se croirait en Asie. 

Grand étang

Au fond cirque le mur du cratère forme un arrondi d’où s’écoule une grande concentration de cascades dont certaines s’écoulent sur plus de 100 mètres. 

Cirque de cascade au fond du lac


C’est là que nous mènera un minuscule sentier.
 
Sentier perdu
  On arrive au pied d’un bassin ou se déverse une grand cascade. Je pars m’y baigner. Ce qui est vraiment bien c’est que la cascade est brisée plusieurs fois avant d’atteindre le bassin aussi on peut se tenir dessous s’en problème. C’est vraiment impressionnant et assez fort. L’espace de 20 minutes,  cela donne l’impression de faire corps avec elle. On sens bien les variations de débit. 

Effet inter temporel garanti. je n'y suis resté qu'une poignée de minutes en vrai ^^. Bien glacial et la bruine Salazienne n'arrange n'aide pas vraiment :) Conseil ne pas rester au bord après baignade ou avoir des pulls.


"tu la sens ma grosse puissance" comme dirait François ^^ Effectivement on fais moins le malin dessous.
 Contrairement à d'autre :)

La taille des fougères arborescentes est impressionnante.



* Pourquoi les abeilles du producteur sont mortes :
Parce que la solution trouvée la commission scientifique Lyonnaise (sic) chargée par l’état de trouver comment se débarrasser d’une vigne parasite (« marron ») n’a pas réfléchis (le comble !) aux effets secondaires. La solution : La mouche bleu qui pond des œufs se nourrissant de la vigne en question et la tue. Effets secondaires :
  • Cette vigne constitue l’essentiel de l’alimentation des abeilles du coin. Conséquence : 80% des abeilles sont mortes dans toute la région.
  • La vigne poussait sur des tuteurs végétaux qui sont de type invasif. Privé de vignes pour les retenir ils commencent à envahir les alentours.
  • Les racines de la vigne maintenaient les sols et sans elles, on commence déjà à constater des affaissements et petits éboulements.
 Il me semble que c’est De Gaulle qui avait dit « des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent on en cherche ». Bon après je ne juge personne car on ne sait pas les moyens, qu’ils avaient pour trouver les cocos.

Rétrospective Mafate


·         Coup de cœurs pour les Ilets :
o   GS : Ilet à Malheur (repas), Roche plate («ville dans la forêt »). Mention spéciale à la vue du gite de Grand place les hauts.
o   SO : Ilet à Malheur (accueil, repas, « ville »), Mention spéciale à Lucette pour l’acceuil et le repas.

·         Coup de cœurs pour les panoramas et endroits :
o   Plaine au tamarin (ambiance magiquo-fantastique) et le col de la fourche (effets spécial de microclimat). Mention spéciale aux panoramas sur le sentier à flanc de « Mur » entre Marla et Roche Plate.


Jour
Déniv +
Déniv -
Nb Heures
1
1032
601
4
2
121
480
5
3
695
943
6h30
4
972
401
4h30
5
1076
832
7h10
6
859
1205
3h10
TOTAL
4755
4462
30h40


Quelques conseils en vrac :
  • Réserver les gites à l’avance (Une semaine pour être confortable, passé 48 heures certains Ilet seront complet).
  • Réserver le repas 48 heures à l’avance.
  • Pour les nuitées ou le repas les samedis soir (et à moins forte raison le vendredi et dimanche) réserver le plus tôt possible. Exemple à Ilet à Malheur il fallait compte Plus d’un mois de délais).

samedi 10 décembre 2011

Mafate jour 7 : Marla -> Cilaos


On est parti pour la dernière étape de notre boucle avec notre très grand ami le col du Taïbit. On (je) suis encore assez pataud de la veille. 

Heureusement c’est le sens facile. 1 heure de montée pour 1h30 de descente. 

Au sommet on retrouve des gens avec qui on avait bien sympathisé à St Pierre. C’est la 3ième fois qu’on les rencontre par hasard aux abords de Cilaos et on fait la descente avec eux (lui est prof d’EPS à la retraite)

Une fois en bas du col je poursuis seul la  route vers Cilaos. Sophie et notre couple d’amis prennent le bus. Je pars pour un finish him et fais les 3 heures en 1h13 (600 de deniv cumulé). Après 5 mois d’arrêt de course à pied, le sac de 15kg sur le dos, et un début de grippe intestinale, c’était peut être un peu trop. Je le paierais cher pendant 2 jours ^^.

En arrivant à Cilaos on assiste par hasard, aux finales d’une course de VTT de cross (impressionnant le nombre de chutes, et on découvre que c’est mixe). On repart chez Lucette qui mitonne un repas ENORME. 

On est bien content, on s’en est mis plein la tête et les yeux et on n’est pas fâché de se poser après 7 jours de marches. On part pour St Pierre se reposer puis quelques jours puis on repartira dans l’est.

[Edit] on m'a fait remarquer (avec raison) qu'on parle beaucoup des "ilets" mais sans trop dire ce que c'est.


Les Ilets :
Parfois prononcé « Ilette », ce mot désigne originellement un petit plateau perdu dans un relief accidenté. Relativement inaccessible, l’îlet devient le lieu de refuge indiqué des Noirs marrons. La possibilité de construire et de cultiver ces moindres lopins a été déterminante dans le peuplement de ces lieux inhospitaliers. D’ailleurs de petit Blancs, ruinés, allèrent s’y installer après l’abolition de l’esclavage. Donner à l’îlet la signification de "d'île (de civilisation) dans l'île" serait franchement abusif, mais une certaine insularité s’en dégage cependant car ils sont souvent perchés entre deux ravines, cours d’eau ou effondrement. Ce qui renforce l’isolement de ses habitants, comme pour l’îlet  aux Orangers ou par exemple Cayenne qui vit sans ravitaillement d'hélico. Si certains ont proliféré notamment avec le désenclavement due à des routes, pas mal on été apparemment abandonnés comme par exemple l'ilet "Guillaume" ^^


mercredi 7 décembre 2011

Mafate jour 6 : Grand Ilet -> Marla


Depuis l’auberge des orangers, on part escalader le col de la fourche qui nous fera passer du cirque de Salazie, dans lequel on se trouve, pour revenir dans le celui de Mafate. 

Rapidement on passe par un de ces « saignées » de cryptomeria implantées dans les années 30 (voir Mafate jour 5). C’est très étonnant. En l’espace de 10 mètres on passe de la jungle à la foret de conifères avec mousse comme en métropole. 

On part la fleur au fusil car notre topoguide nous indique un dénivelé positif de rien du tout. Erreur ! [,] Fatal Erreur[,]. Le mot col de la fourche aurait du nous mettre la puce à l’oreille. Sur la fin c’est sur les mains qu’on escalade les marches. Certainement les plus raides qu’on a eu jusqu’à présent.

Hand made ! (Pour Pierre:) )

Mais cela vaut le détour (comme d’habitude), car le col réserve un effet de microclimat impressionnant. D’un coté on a Salazie avec sa jungle tropicale plongée dans la brume, qui, poussé par le vent vient littéralement s’écraser contre le rempart naturel que forme le col. On dirait une sorte d’écume perpétuelle de brume s'écrasant sur une falaise. Jamais vu cela.

 De l’autre coté on a Mafate et son ciel bleu, sa plain des tamarins au loin, et ses alpages.


Ce qui est vraiment stupéfiant, c’est encore une fois le changement radicale de faune et de flore en si peu d’espace et de temps. Il suffit de tourner la tête de gauche à droite pour que la magie opère.

On poursuit dans Mafate et on arrive à la plaine des Tamarin. Ce sera, jusqu’à présent, mon passage préféré (Hors piton de la Fournaise). [,] C’est vraiment l’ambiance que je me fais des forêts magiques comme Brocéliande ou la forêt noire du seigneur des anneaux. Arbre noueux, lichen partout, herbe grasse [,] et pour ne rien gâcher c’est plat

 Plaine des Tamarrins. L'entrée

Plaine des Tamarrins. Dedans.

 
Sophie nous prépare le décors...
 
...Pour une photo.

Et pour parfaire encore plus l’ambiance le fameux phénomène de brume ultra rapide façon marée du Mt St Michel, se manifeste et envahit la forêt. En quelques instants nous sommes plongé dans l’univers évaporé et fantasmagorique de l’imaginaire.

 
M+1


 
M+5

M+7. Et encore je zoom.On se croirait dans la scène du loup garous de Londres dans la lande bretonne.

On sort de là aussi soudainement qu’on y est rentré et on va déjeuner dans un gite cuisine au feu de bois. Dont on (je) sortirais bien plus que joyeux. Leur ponchs et rhums arrangés sont aussi traitres que leurs marches (qui mériteront certainement un future un article exutoire). 


  D'autres décors:
 

 Note pour Marion : Pleins de photos de Sophie sur ce post ! :)

vendredi 2 décembre 2011

Mafate jour 5 – Ilet à Malheur -> Grand Ilet



Cela fait deux jours qu’on accumule un dénivelé négatif, et cela fait deux jours que on attend la remontée avec un mélange d’impatience et de crainte : 1200 km de dénivelé positif par le sentier des scouts. 

La tête de tous les gens à qui on dit ce qu’on va faire n’étant pas pour nous rassurer c’est avec un mental de guerrier partant à la bataille qu’on s’y attaque dès 8 heures du mat'. En fait ça passera tout seul tellement c’est beau et les microclimats stupéfiants.

On commence la montée dans un sentier forestier emplit des deux seuls conifères de l’ile : le sapin créole : le cryptomeria, (voir plus bas pour des infos complémentaires) et le Philoas (comme un sapin avec de longues aiguilles fines pendantes qui ressemblent à des fils à coudre de loin).

On arrive au sommet, puis on longe une crête avec vue sur tout le cirque, qui se transforme en une arrête étroite (« les deux fesses »). Elle donne une vue "bicirqulaire" (haha).  D’un coté le cirque de Salazie (jungle tropicale et verdoyante) et de l’autre Mafate (Alpages et conifères). On voit également au loin la sortie du cirque avec la ville et l’océan. Une bonne partie de la Réunion réunie dans ce panorama. Cette différence de végétation est assez incroyable, le tout séparé par cette mince arrête sur laquelle on fait les pitres 5 minutes pour se reposer. 

Les deux fesses 


 Vue depuis le sentier scout sur le cirque de Salazie

  
paysage


 Passage de cabris

Puis on sort de Mafate et on rentre dans Salazie pour rejoindre notre gite. En 10 minutes l’ambiance à totalement changée : Air humide, sol boueux, végétation de jungle tropicale, dense et touffu, bourré de fougères (arborescente notamment). Le tout dans la brume. Il ne manque que les lianes et c’est l’Amazonie (moins les moustiques et les animaux venimeux).

 
Jungle tropicale et fougère arborescente
On arrive au col des bœufs, point culminant de la rando, en pleine brume. C’est du lourd on se croirait dans la scène d’intro d’un loup garous à Londres. Des jets de brumes compactes jaillissent des reliefs, poussés par les vents.

On amorce notre décente et là aussi la végétation change : Des couleurs vives apparaissent des fleurs et boutons, et le tout devient rapidement une forêt humide du nord de la métropole. On doit suivre une route goudronnée et cela fait presque bizarre. Pourtant cela fait 4 jours à peine qu’on en a plus vu. Ca doit être la nostalgie de quitter Mafate dont la parlait la guide de l’ONF.

On arrive au gite après 5h30 non stop. On a pas mal avoiné car le guide en prévoit 8. On n’est pas peu fier, et bien fatigué.  

Du coup on savoure les fruits ceuillis sur les Orangers d’Arlette Maillot, la propriétaire du gite qui nous invite à en prendre autant qu’on veut. On ne se fait pas prier. 


[,] Note : Les photos ne lui rendent pas justice mais l’école dans la brume semble tout droit sortie de Silent Hill [,]



Le cryptomeria
En 1930 le gouvernement de l’époque décide d’importer des conifères à la Réunion. Pourquoi je ne sais pas.  On opte pour le cryptomeria  une conifère japonais (spéciale dédicace pour LaureJ). En effet tout comme la Réunion le japon est une ile volcanique, il y a des cyclones, la météo est à peu près similaire, cet arbre pousse haut, vite et produit un bois robuste utilisé pour les constructions. Bref sur le papier ça sonne bien. On plante des tonnes sur de grandes surfaces et on s’aperçoit quelques années plus tard que l’arbre ne s’adapte pas (il sera indigène et non pas endémique, c'est-à-dire qu’il est importé mais son ADN ne s’adapte pas). Il sera petit, et cassant et friable. On ne saura jamais pourquoi il ne s’est pas adapté.
Cette anecdote me rappel cette phrase (de Einstein) La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.